Les échecs, un sport comme les autres ?


Game in Lab et S[Cube] organisent deux tables rondes autour du jeu d'échecs à l'occasion de la Semaine du Cerveau.

Ces événements inaugurent le cycle de conférences 2022 sur la "Corporalité du jeu".

Le jeu d’échecs est considéré par ses adeptes comme une activité intellectuelle parmi les plus prestigieuses.

Pourtant, au-delà de cette image d’un jeu stratégique et cérébral, les échecs sont aussi un sport. En France, il est même possible de les pratiquer à l’école dans le cadre des heures d’Education Physique et Sportive.

Selon le témoignage de joueurs réguliers, ce jeu constitue par ailleurs une discipline exigeante sur le plan physique. Des études montrent que lors de parties à fort enjeu, certains grands maîtres ont une dépense d’énergie équivalente à la course d’un marathon. Des joueurs passionnés adoptent une préparation sportive intensive pour optimiser leur résistance au stress et leur capacité à gérer la fatigue. La dialectique entre corps et esprit apparaît alors comme évidente.

Ce constat de départ nous amène à questionner le rapport au corps qui est à l’œuvre dans et en marge du jeu d’échecs, notamment dans la pratique en ligne.

A l’heure où les échecs connaissent un regain d’intérêt chez les plus jeunes grâce à l’essor de chaînes Twitch dédiées, ou au succès de la série Netflix « Le jeu de la dame », l’approche physique et compétitive du jeu nous permet aussi de jeter des ponts avec des pratiques esportives. La digitalisation des échecs, notamment dans leur version compétitive, ouvre par ailleurs la question de la place des femmes. Les filles abandonnent la pratique du sport comme du jeu d’échecs à l’entrée dans l’adolescence, alors même qu’elles pratiquent autant que les garçons dans l’enfance.

La discipline n’a plus compté aucune femme parmi les 10 premiers Grand Maître Internationaux depuis le départ en retraite de Susan Polgar. Plusieurs facteurs sont généralement évoqués: la dominance d’une culture masculine toxique, l’image conservatrice du sport, qui pourraient décourager des jeunes filles en pleine quête identitaire.
Cette table ronde abordera ces sujets passionnants. Nos invités interrogeront le parallèle entre la pratique sportive et les échecs, la dialectique entre corps et esprit, la préparation sportive des joueurs compétitifs, mais aussi le lien avec l’esport, le renouveau de la discipline en ligne, et une possible réappropriation par les filles de ce sport, permise par le numérique.

Marie Sebag, meilleure joueuse française et Grand Maître International, partagera sa connaissance du milieu des échecs compétitifs, ainsi que sa vision de la place des femmes dans ce sport.

Une formidable opportunité de revisiter le jeu d’échecs à l’aune de ces évolutions récentes, amplifiées par le numérique.

Intervenant.e.s :

  • Marie Sebag, grand-maître international (GMI) de la Fédération internationale des échecs, et psychologue.
  • Thierry Wendling, ethnologue, chargé de recherches au CNRS et directeur de la revue Ethnographiques.org. Il est l’auteur de l’ouvrage « Ethnologie des joueurs d’échecs ».
  • Nicolas Besombes, professeur associé au laboratoire de STAPS de l’Université de Paris. Ses travaux de recherche portent sur les nouvelles pratiques sportives émergentes au croisement de la culture digitale.
  • Samuel Vansyngel, doctorant en Sciences de l’éducation au laboratoire EXPERICE (Université Sorbonne Paris Nord). Son travail de thèse en Sciences du Jeu porte sur les pratiques compétitives vidéoludiques, leurs expériences et leurs apprentissages.

Animation

Thomas Cariatre, passionné de jeux de société, blogueur et podcasteur intarissable sur le sujet

Evènement grand public, gratuit, en ligne.

Organisé en collaboration avec l’association S[Cube] à l’occasion de la Semaine du Cerveau.

Programme
Mercredi 23 mars – 17h à 19h
Table-ronde grand public ouverte à tous

Intervenant.e.s:
Marie Sebag, grand-maître international (GMI) de la Fédération internationale des échecs, psychologue.
Thierry Wendling, ethnologue, directeur de recherches au CNRS.
Nicolas Besombes, professeur associé au laboratoire de STAPS de l’Université de Paris.
Samuel Vansyngel, doctorant en Sciences de l’éducation au laboratoire EXPERICE.

Animation: Thomas Cariatre
Informations pratiques